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CHAPITRE IV

jeronimo


L’ambassade d’Espagne étincelait dans la nuit. Du reflet de ses lumières elle dorait les nuées. Des guirlandes de feu, bordant les allées du parc, donnaient aux feuillages voisins la transparence et l’éclat de l’émeraude. Des feux de Bengale rougissaient le ciel au-dessus des grands arbres noirs. Un orchestre invisible jetait des sons voluptueux à la brise légère. La foule élégante des invités couvrait la pelouse ; les fracs s’agitaient dans l’ombre ; les habits militaires brillaient de cordons et de croix ; des formes claires