chiens et n’aspirez pas à gouverner les hommes.
Ils s’éloignèrent. À peine avaient-ils fait quelques pas que, attirés par des fusées de rire jaillies d’un bosquet, ils y entrèrent et trouvèrent sous la charmille, assis sur quatre chaises, un gros homme débraillé qui, d’une voix chaude, faisait des contes à une assemblée nombreuse, suspendue à ses lèvres de satyre antique et penchée sur son visage surhumain, qu’on eût dit barbouillé de la lie dionysiaque. C’était l’homme le plus célèbre du royaume et le seul populaire, Jeronimo. Il parlait abondamment, joyeusement, richement, lançait des propos en l’air, enfilait des histoires, les unes excellentes, les autres moins bonnes, mais qui faisaient rire. Il contait qu’un jour, à Athènes, la révolution sociale s’accomplit, que les biens furent partagés et les femmes mises en commun, mais que bientôt les laides et les vieilles se plaignirent d’être négligées et qu’on fit alors,