Page:Anatole France - Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue.djvu/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien et vous serez en présence d’un homme heureux et qui mérite sa félicité. Vous aurez fait la route en deux heures.

Le maire offrit de leur louer des chevaux. Ils partirent après leur déjeuner.

Un jeune homme qui suivait le même chemin, monté sur un meilleur cheval, les rejoignit au premier lacet. Il avait la mine ouverte, un air de joie et de santé. Ils lièrent conversation avec lui.

Ayant appris d’eux qu’ils se rendaient chez le curé Miton :

— Faites-lui bien mes compliments. Moi, je vais un peu plus haut, à la Sizeraie, où j’habite, au milieu de beaux pâturages. J’ai hâte d’y arriver.

Il leur conta qu’il avait épousé la plus aimable et la meilleure des femmes, qu’elle lui avait donné deux enfants beaux comme le jour, un garçon et une fille.

— Je viens du chef-lieu, ajouta-t-il sur un ton d’allégresse, et j’en rapporte