un doigt de vin, répondit l’évêque, car nous sommes las et transis.
Tandis que l’hôte prenait du vin au cellier et que Modernus conduisait les mules à l’écurie, saint Nicolas, assis devant l’âtre, près d’un feu mourant, promena ses regards sur la salle enfumée. La poussière et la crasse couvraient les bancs et les bahuts ; les araignées tissaient leur toile entre les solives vermoulues, où pendaient de maigres bottes d’oignons. Dans un coin sombre, le saloir étalait son ventre cerclé de fer.
En ce temps-là, les démons se mêlaient bien plus intimement qu’aujourd’hui à la vie domestique. Ils hantaient les maisons ; blottis dans la boîte au sel, dans le pot au beurre ou dans quelque autre retraite, ils épiaient les gens et guettaient l’occasion de les tenter et de les induire en mal. Les anges aussi faisaient alors parmi les chrétiens des apparitions plus fréquentes.
Or, un diable gros comme une noisette,