Page:Anatole France - Les dieux ont soif.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXV

Pendant que les charrettes roulaient, entourées de gendarmes, vers la place du Trône-Renversé, menant à la mort Brotteaux et ses complices, Évariste était assis, pensif, sur un banc du jardin des Tuileries. Il attendait Élodie. Le soleil, penchant à l’horizon, criblait de ses flèches enflammées les marronniers touffus. À la grille du jardin, la Renommée, sur son cheval ailé, embouchait sa trompette éternelle. Les porteurs de journaux criaient la grande victoire de Fleurus.

« Oui, songeait Gamelin, la victoire est à nous. Nous y avons mis le prix. »

Il voyait les mauvais généraux traîner leurs ombres condamnées dans la poussière sanglante