Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/123

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— Ces messieurs sont satisfaits ? demanda le maître d’hôtel.

Et sans attendre la réponse, il porta ailleurs ses pas vigilants.

Et M. Bergeret dit en souriant :

— Voyez ces gens qui dînent dans l’ombre favorable. Ces petits panaches blancs, et tout au fond, sous ce grand arbre, ces roses sur un lampion de paille de riz. Ils boivent, ils mangent, ils aiment. Et pour cet homme ce sont des additions. Ils ont des instincts, des désirs, peut-être même des pensées. Et ce sont des additions ! Quelle force d’âme et de langage ! Cet officier de bouche est grand.

— Nous avons dîné bien agréablement, dit M. Mazure en se levant de table. Ce restaurant est fréquenté par les gens les plus huppés.

— Toutes ces huppes, répondit M. Bergeret, n’étaient peut-être pas du plus haut prix. Cependant il y en avait d’assez pim-