Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/132

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rances de son fils Joseph, mais il était trop indulgent pour blâmer l’ardeur d’une jeunesse enthousiaste.

— Mon père, répondit Joseph Lacrisse, agit de son côté. Moi, j’agis du mien. Nos efforts sont convergents.

Et, se penchant vers madame de Bonmont, il ajouta à voix basse :

— Nous ferons le coup pendant le procès de Rennes.

— Dieu vous entende ! dit M. de Gromance avec le soupir d’une piété sincère ; car il est temps de sauver la France.

Il faisait très chaud. On mangea les glaces en silence. Puis la conversation reprit, faible et languissante, et se traîna en propos intimes et en observations banales. Madame de Gromance et madame de Bonmont parlèrent toilette.

— Il est question, pour cet hiver, de robes à la bonne femme, dit madame de Gromance qui regarda la baronne avec satisfaction en