Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/137

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— Très bien ! C’est le langage d’un chef, d’un vrai chef.

— C’est aussi mon impression, dit Joseph Lacrisse. Il y a plaisir à exécuter les ordres d’un tel maître.

— Et la forme est excellente dans sa concision, poursuivit M. de Gromance. Le duc d’Orléans semble avoir reçu de monsieur le comte de Chambord le secret du style épistolaire… Vous n’ignorez point, mesdames, que le comte de Chambord écrivait les plus belles lettres du monde. Il avait une bonne plume. Rien n’est plus vrai : il excellait principalement dans la correspondance. On retrouve quelque chose de sa grande manière dans le billet que M. Lacrisse vient de nous lire. Et le duc d’Orléans a de plus l’entrain, la fougue de la jeunesse… Belle figure, ce jeune prince ! belle figure martiale et bien française ! Il plaît, il est séduisant. On m’a affirmé qu’il était presque populaire dans les faubourgs sous le sobriquet de « Gamelle ».