Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/141

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n’avait point eu de lendemain. Monseigneur avait été convenable, sans magnificence. Assurément, elle se sentait honorée mais elle n’avait pas le sentiment que cet honneur fût très particulier ni très extraordinaire. Elle estimait les princes ; elle les aimait à l’occasion ; elle n’en rêvait pas. Et la lettre ne l’agitait point. Quant au petit Lacrisse, la sympathie qu’elle éprouvait pour lui n’avait rien d’ardent ni de tumultueux. Elle comprenait, elle approuvait ce petit jeune homme blond, un peu grêle, assez gentil, qui n’était pas riche et qui se donnait du mal pour se tirer d’affaire et prendre de l’importance. Elle aussi savait par expérience que la grande vie n’est pas facile à mener quand on n’a pas beaucoup d’argent. Ils travaillaient tous deux dans la haute société. C’était un motif de bonne entente. S’entr’aider à l’occasion, fort bien ! Mais voilà tout !

— Mes compliments, monsieur Lacrisse, dit-elle, et mes meilleurs souhaits.