Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/181

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maçons, des libres penseurs, de toutes ces vilaines gens qui ne croient pas en Dieu, qui n’ont ni religion, ni patrie. Car c’est la même chose, n’est-ce pas, la religion et la patrie ? Il y a un élan admirable des âmes. Le dimanche, à la messe, les églises sont pleines. Et il n’y a pas que des femmes, comme les républicains voudraient le faire croire. Il y a des hommes, des hommes du monde, des officiers. Croyez-moi, mon ami, vous réussirez. D’abord, je ferai brûler des cierges pour vous dans la chapelle de saint Antoine.

Lui, pensif et grave :

— Oui, ce sera enlevé dans les premiers jours de septembre. L’esprit public est bon. Nous avons les vœux, les encouragements des populations. Oh ! les sympathies, ce n’est pas cela qui nous manque.

Elle lui demanda imprudemment ce qui leur manquait.

— Ce qui nous manque, ou du moins ce