Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/183

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aurait contribué à sauver la France. Il y a une bonne place à prendre parmi les amazones du chèque, dans l’escadron des belles ligueuses. Je promets, sans crainte d’être désavoué, je promets à la quatrième venue une lettre autographe du Prince et, qui plus est, pour cet hiver, un tabouret à la Cour.

Cependant la baronne, se sentant tapée, en concevait une impression pénible. Ce n’était pas la première fois. Mais elle ne s’y accoutumait point. Et elle jugeait tout à fait inutile de contribuer de son argent à la restauration du trône. Sans doute elle aimait ce jeune prince si beau, tout rose avec une belle barbe de soie blonde. Elle souhaitait ardemment son retour, elle était impatiente de voir son entrée dans Paris, et son sacre. Mais elle se disait qu’avec deux millions de revenu, il n’avait pas besoin qu’on lui donnât autre chose que de l’amour, des vœux et des fleurs. Joseph Lacrisse ayant fini de