Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/281

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sérieuse. Elle voulut connaître la proclamation aux électeurs sénatoriaux. Il la lui résuma et en récita les passages qu’il savait par cœur.

— D’abord nous promettons l’apaisement. Brécé et les nationalistes purs n’ont pas assez insisté sur l’apaisement. Ensuite nous flétrissons le parti sans nom.

Elle demanda :

— Qu’est-ce que c’est que le parti sans nom ?

— Pour nous, c’est celui de nos adversaires. Pour nos adversaires, c’est le nôtre. Il n’y a pas d’équivoque possible… Nous flétrissons les traîtres, les vendus. Nous combattons la puissance de l’argent. Cela, très utile, pour la petite noblesse ruinée. Ennemis de toute réaction, nous répudions la politique d’aventures. La France veut résolument la paix. Mais le jour où elle tirerait l’épée du fourreau…, etc., etc. La Patrie repose ses regards avec orgueil et