Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/298

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dessein de les offrir au Prince pour l’entrée à Paris, par l’avenue des Champs-Élysées. Elle les céda, sur l’avis de son frère Wallstein, à M. Gilbert, directeur du Cirque national du Trocadéro. Elle n’eut point la douleur de les vendre à perte. Elle fit même un petit bénéfice dessus. Cependant ses beaux yeux pleurèrent quand ces six chevaux blancs comme des lis quittèrent son écurie pour n’y plus revenir. Il lui semblait qu’ils prenaient les funérailles de cette royauté dont ils devaient conduire le triomphe.

Cependant la Haute Cour, qui avait instruit l’affaire avec une curiosité limitée, siégeait longuement.

Un jour, chez madame de Bonmont, le jeune Lacrisse se donna la naturelle satisfaction de maudire les juges qui l’avaient acquitté, mais qui retenaient quelques accusés.

— Quels bandits ! s’écria-t-il.

— Ah ! soupira madame de Bonmont,