Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/341

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sition rétrospective, elle s’y était toujours refusée. Vaine de ses richesses et désireuse de les étaler, elle n’avait, cette fois, rien voulu prêter. Joseph Lacrisse l’encourageait dans ce refus : « Ne donnez donc rien à leur Exposition. Vos objets seront volés, brûlés. Sait-on seulement s’ils parviendront à organiser leur foire internationale ? Il vaut mieux n’avoir pas affaire à ces gens-là. »

Frémont, qui avait déjà essuyé plusieurs refus, insista :

— Vous, madame, qui possédez de si belles choses, et qui êtes si digne de les posséder, montrez-vous ce que vous êtes, libérale, généreuse et patriote, car il s’agit de patriotisme. Envoyez au Petit Palais votre meuble de Riesener, décoré de sèvres en pâte tendre. Avec ce meuble, vous ne craindrez pas de rivaux. Car il n’y a son pareil qu’en Angleterre. Nous mettrons dessus vos vases en porcelaine, qui proviennent du Grand Dauphin, ces deux merveilleuses potiches en