Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/346

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leur reprochent de n’être pas antisémites. Et toutes nos réunions sont levées sur le cri mille fois répété de : « À bas les francs-maçons ! » Sur quoi le citoyen Bissolo s’écrie : « À bas la calotte ! » Il est aussitôt frappé, renversé, foulé aux pieds par nos amis et traîné au poste par les agents. L’esprit est excellent aux Grandes-Écuries. Mais il y a des idées fausses à détruire. Le petit bourgeois ne comprend pas encore que seule la monarchie peut faire son bonheur. Il ne sent pas encore qu’il se grandit en s’inclinant devant l’Église. Le boutiquier a été empoisonné par les mauvais livres et les mauvais journaux. Il est contre les abus du clergé et l’ingérence des prêtres dans la politique. Beaucoup de mes électeurs eux-mêmes se disent anticléricaux.

— Vraiment ! s’écria madame la baronne de Bonmont attristée et surprise.

— Madame, dit Jacques de Cadde, c’est la même chose en province. Et j’appelle cela