Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/352

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pouvons dire, entre nous, qu’ils ne sont pas très forts.

— Pas très forts !… reprit Lacrisse amèrement, pas très forts… Je ne vous dis pas qu’ils sont aussi forts que…

Il chercha dans son esprit le nom d’un homme fort, mais soit qu’il n’en connût pas parmi ses amis, soit que sa mémoire ingrate lui refusât le nom qu’il voulait, soit qu’une naturelle malveillance lui fît repousser les exemples qui lui venaient à l’esprit, il n’acheva pas sa phrase, et il reprit avec un peu d’humeur :

— Enfin, je ne vois pas pourquoi vous les débinez.

— Je ne les débine pas. Je dis qu’ils sont moins intelligents que vos électeurs monarchistes et catholiques qui ont marché pour vous avec les bons Pères. Ceux-là, ils savaient ce qu’ils faisaient. Eh bien ! votre intérêt, comme votre devoir, est de travailler pour eux, d’abord parce qu’ils pensent