Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jambe-d’Argent chanta :


Puisqu’ici notre général
Du plaisir nous donn’ le signal,
Mes amis, poussons à la vente ;
Si nous voulons bien le r’mercier,
Chantons, soldat, comme officier :
Moi,
Jarnigoi !
Je suis soldat du Roi,
J’m’en pique, j’m’en flatte et j’m’en vante.


— C’est bien joli, cette chanson, murmura la baronne de Bonmont, les yeux mi-clos.

— Oui, dit Jambe-d’Argent en secouant sa rude crinière. Cela s’appelle Cadet-Buteux enrégimenté ou le Soldat du Roi. C’est un petit chef-d’œuvre. J’ai eu une bonne idée en exhumant ces vieilles chansons royalistes de la Restauration.


Moi,
Jarnigoi !
Je suis soldat du Roi,


Et tout à coup, abattant une main déme-