Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/38

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cun l’un sur l’autre, la maison neuve enfin me découvre, par la précision de sa structure, les fonctions quotidiennes des êtres qu’elle renferme, aussi clairement que si les planchers étaient de verre ; et ces gens qui dînent l’un sous l’autre, jouent du piano l’un sous l’autre, se couchent l’un sous l’autre, avec symétrie, composent, quand on y pense, un spectacle d’un comique humiliant.

— Les locataires n’y songent guère, dit mademoiselle Zoé, qui était bien décidée à s’établir dans une maison neuve.

— C’est vrai, dit Pauline pensive, c’est vrai que c’est comique.

— Je trouve bien, çà et là, des appartements qui me plaisent, reprit M. Bergeret. Mais le loyer en est d’un prix trop élevé. Cette expérience me fait douter de la vérité d’un principe établi par un homme admirable, Fourier, qui assurait que la diversité des goûts est telle, que les taudis seraient