Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/381

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ses esprits sont esgarez. » Et les mieulx trublillonnans disoient : « Que prétend ce vieil tousseux ? Pense-t-il que nous lairrerons nos bastons, gourdins, martins et matraques et les jolis petits bastons à feu que avons en poche ? Que sommes nous en paix ? Rien. Ne valons que par les coups que donnons. Veut-il que nous ne frappions plus ? Veut-il que nous ne trublionnions plus ? » Et s’éleva grande rumeur et murmures en l’assemblée, et estoit le concile des Trublions comme mer houleuse.

» Lors le bon Robin Mielleux estendit ses petites mains jaunes sur les testes agitées, en façon de ung Neptune qui calme la tempeste, et ayant remis ainsi l’océan trublion en sa sereine et tranquille assiette, ou à peu près, reprit bien courtoisement :

« Vous suis ami, mes mignons, et bon conseiller. Entendez que veuil dire devant que vous fascher. Quand dis : Voulons apaisement, est clair que dis apaisement