Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/396

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— Il criait : « Vivent les soldats ! » Je l’ai crevé.

Alors le jeune Dellion, piqué d’une émulation généreuse, fit connaître qu’un socialiste dreyfusard ayant crié « Vive Loubet ! », il lui avait cassé la gueule.

— Tout va bien ! dit Jacques de Cadde.

— Il y a des choses qui pourraient aller mieux, dit Hugues Chassons des Aigues. Ne nous congratulons pas trop. Le 14 Juillet, Loubet, Waldeck, Millerand, André sont rentrés chacun chez soi. Ils n’y seraient pas rentrés si on m’avait écouté. Mais on ne veut pas agir. Nous manquons d’énergie.

Joseph Lacrisse répondit gravement :

— Non ! Nous ne manquons pas d’énergie. Mais il n’y a rien à faire pour l’instant. Après l’Exposition nous agirons vigoureusement. Le moment sera favorable. La France, après la fête, aura mal aux cheveux. Elle sera de mauvaise humeur. Il y aura des chômages et des cracks. Rien ne sera plus