Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/44

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D’abord ils ne retrouvèrent rien dans le grand vide des pièces et la nouveauté des papiers peints. Et ils s’étonnaient d’être devenus étrangers à ces choses jadis familières…

— Par ici la cuisine… dit la concierge. Par ici la salle à manger… par ici le salon…

Une voix cria de la cour :

— Mame Falempin ? …

La concierge passa la tête par une des fenêtres du salon, puis, s’étant excusée, descendit l’escalier d’un pas mou, en gémissant.

Et le frère et la sœur se rappelèrent.

Les traces des heures inimitables, des jours démesurés de l’enfance commencèrent à leur apparaître.

— Voilà la salle à manger, dit Zoé. Le buffet était là, contre le mur.

— Le buffet d’acajou, « meurtri de ses longues erreurs », disait notre père, quand