Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/70

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chancelant qui a protégé ses pères et qui va s’écrouler sur lui.

» N’est-ce pas votre sentiment, monsieur Panneton ? ajouta M. Bergeret avec un charmant sourire.

M. Panneton de La Barge répondit qu’il défendait l’armée. Il la représenta méconnue, persécutée, menacée. Et il poursuivit d’une voix qui s’enflait :

— Cette campagne en faveur du traître, cette campagne si obstinée et si ardente, quelles que soient les intentions de ceux qui la mènent, l’effet en est certain, visible, indéniable. L’armée en est affaiblie, ses chefs en sont atteints.

— Je vais maintenant vous dire des choses extrêmement simples, répondit M. Bergeret. Si l’armée est atteinte dans la personne de quelques-uns de ses chefs, ce n’est point la faute de ceux qui ont demandé la justice ; c’est la faute de ceux qui l’ont si longtemps refusée ; ce n’est pas la faute de ceux qui ont