Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/82

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pour marquer l’antériorité d’une action, n’avait à l’origine aucun organe pour exprimer le passé, et que l’on employa pour remplir cette fonction les formes impliquant une affirmation redoublée du présent.

Comme il parlait ainsi, il revint dans la pièce qui devait être son cabinet de travail, et qui lui était apparue d’abord pleine, dans son vide, des ombres de l’avenir ineffable. Mademoiselle Bergeret ouvrit la fenêtre.

— Regarde, Lucien.

Et M. Bergeret vit les cimes dépouillées des arbres, et il sourit.

Ces branches noires, dit-il, prendront, au soleil timide d’avril, les teintes violettes des bourgeons ; puis elles éclateront en tendre verdure. Et ce sera charmant. Zoé, tu es une personne pleine de sagesse et de bonté, une vénérable intendante et une sœur très aimable. Viens que je t’embrasse.

Et M. Bergeret embrassa sa sœur Zoé, et lui dit :