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Page:Anatole France - Pierre Nozière.djvu/193

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se disculper. « Dieu, dit le légendaire, rendit leur justification manifeste par les miracles qu’ils firent en présence du roi et des seigneurs. » Ils furent renvoyés absous, et les parents d’Onoflette, couverts de confusion, reconnurent eux-mêmes la noirceur de leurs calomnies.

De retour au monastère, Longis et Onoflette vécurent encore quelque temps ensemble dans une parfaite quiétude et s’exhortant mutuellement à la piété. Mais, comme cette vie est transitoire, Onoflette mourut à Vernon-sur-Seine, pendant un voyage qu’elle fit dans cette ville. Longis, averti de la mort de sa pieuse compagne, vint chercher le corps et l’inhuma près de son monastère, dans un lieu où l’on bâtit depuis une église paroissiale.


L’Église plaça au nombre de ses saints le bienheureux Longis et la bienheureuse Onoflette.

Du temps où ils firent leur salut ensemble dans la solitude des bois, il y avait encore des nymphes dans les sources sacrées ; des tableaux votifs étaient suspendus avec des images aux branches des chênes sacrés. Les humbles dieux des paysans ne s’étaient pas tous enfuis devant