Page:Anatole France - Rabelais, Calmann-Lévy, 1928.djvu/7

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avoir, par vos ancêtres, accompli tant de grandes et belles œuvres en Europe, fondez aujourd’hui, en ce nouveau monde, si vaste et si fécond, la civilisation de l’avenir, recevez le salut d’un hôte ému et joyeux de votre jeune grandeur. Vous unissez, dans vos mœurs nobles et charmantes, à l’activité de l’esprit moderne et à la douceur des temps nouveaux, la générosité de vos grands ancêtres et la vieille fierté castillane ; je salue en vous un grand passé et un grand avenir.

Et vous, chers compatriotes qui êtes venus porter, en ce pays ami, sous les couleurs blanches et bleues, votre activité, votre savoir, vos talents et qui y êtes traités fraternellement, Français réunis ici pour entendre un Français, je vous remercie d’une sympathie que je vous rends au centuple.


Mesdames et Messieurs,

Ce n’est pas sans une longue réflexion, ce n’est pas sans avoir tout pesé soigneusement que j’ai choisi le sujet dont je viens vous entretenir, et, si je me suis décidé à vous parler de Rabelais, ce n’est pas sans raison. J’ai résolu d’étudier avec vous, si tel est votre plaisir, l’auteur du Pantagruel parce que je le connais un peu, parce que c’est un très grand écrivain et, parmi les grands écrivains, un des moins connus et des plus difficiles à connaître, parce que l’histoire de sa vie et de ses œuvres, ayant été complètement renouvelée