Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/16

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franchirent comme de coutume, la petite porte septentrionale, inconnue du public, où le commandeur Giacomo Boni, directeur des fouilles, les accueillit avec son aménité silencieuse et les conduisit jusqu’au seuil de sa maison de bois, ombragée de lauriers, de troènes et de cytises, qui domine cette vaste fosse creusée, au siècle dernier, dans le marché aux bœufs de la Rome pontificale, jusqu’au sol du Forum antique.

Là, ils s’arrêtent et regardent.

En face d’eux se dressent les fûts tronqués des stèles honoraires et l’on voit comme un grand damier avec ses dames à la place où fut la basilique Julia. Plus au sud, les trois colonnes du temple des Dioscures trempent dans l’azur du ciel leurs volutes bleuissantes. À leur droite, surmontant l’arc ruineux de Septime Sévère et les hautes colonnes des demeures de Saturne, les maisons de la Rome chrétienne et l’hôpital des femmes étagent sur le Capi-