Aller au contenu

Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je m’aperçus que c’étaient des trams et des autos transparents de vitesse.

Je traversai la route sur une passerelle et cheminai longtemps par les prés et les bois. Je me croyais en pleine campagne quand je découvris un vaste front de maisons brillantes qui bordaient le parc. Bientôt je me trouvai devant un palais d’une architecture légère. Une frise sculptée et peinte, représentant un festin nombreux, s’étendait sur la vaste façade. J’aperçus, à travers les baies vitrées, des hommes et des femmes assis dans une grande salle claire, autour de longues tables de marbre, chargées de jolies faïences peintes. J’entrai, pensant que c’était un restaurant. Je n’avais pas faim, mais j’étais las, et la fraîcheur de cette salle, ornée de guirlandes de fruits, me semblait délicieuse. Un homme qui se tenait à la porte me réclama mon bon, et comme j’avais l’air embarrassé :

— Je vois, compagnon, que tu n’es pas d’ici. Comment voyages-tu sans bons ? J’en