Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/34

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d’argile. Sans doute ils commençaient à travailler la terre. On conte que les pâtres latins devinrent laboureurs sous le règne fabuleux du Veau. Ils cultivaient le millet, l’orge et l’épeautre. Ils cousaient des peaux avec des aiguilles d’os. Ils tissaient et, peut-être, faisaient mentir la laine en couleurs variées. Ils mesuraient le temps par les phases de la lune. Ils contemplaient le ciel et ils y retrouvaient la terre. Ils y voyaient le lévrier qui garde pour le maître Diospiter le troupeau des étoiles. Ils reconnaissaient dans les nuées fécondes le bétail du Soleil, les vaches nourricières des campagnes bleues. Ils adoraient leur père le Ciel et leur mère la Terre. Et, le soir, ils entendaient les chariots des dieux, migrateurs comme eux, fouler, de leurs roues pleines, les sentiers de la montagne. Ils aimaient la lumière du jour et songeaient avec tristesse à la vie des âmes dans le royaume des ombres.

» Ces Aryens à tête large, nous savons