Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/44

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Il lisait les ouvrages des Grecs plus soigneusement encore que ceux des Latins. Une noble inquiétude agitait son esprit. Il était curieux de la physique et de ce qu’on ajoute à la physique. L’activité de son intelligence était si vive, qu’il écoutait des lectures en prenant son bain et qu’il portait sans cesse sur lui, même à la chasse, ses tablettes de cire et son stylet. Dans les loisirs qu’il savait se ménager au milieu des soins les plus graves et des plus vastes travaux, il écrivait des livres sur les questions naturelles et composait des tragédies.

Ses clients et ses affranchis vantaient sa douceur. Il était en effet d’un caractère bienveillant. On n’avait jamais vu qu’il s’abandonnât à la colère. Il considérait la violence comme la pire des faiblesses et la moins pardonnable.

Il avait en exécration toutes les cruautés, quand leur véritable caractère ne lui échappait pas à la faveur d’un long usage et de