Page:Anatole France - Thaïs.djvu/218

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Il alla prendre au bord de la fontaine une poignée d’argile humide, y mit un de ses cheveux avec un peu de salive et l’appliqua sur une des fentes de l’huis. Puis, s’étant approché de la fenêtre près de laquelle Thaïs se tenait paisible et contente, il tomba à genoux, loua par trois fois le Seigneur et s’écria :

— Qu’elle est aimable celle qui marche dans les sentiers de vie ! Que ses pieds sont beaux et que son visage est resplendissant !

Il se leva, baissa sa cucule sur ses yeux et s’éloigna lentement.

Albine appela une de ses vierges.

— Ma fille, lui dit-elle, va porter à Thaïs ce qui lui est nécessaire : du pain, de l’eau et une flûte à trois trous.