Page:Anatole France - Thaïs.djvu/255

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Puis, levant la tête et portant sa main sur ses yeux pour n’être point aveuglé par le soleil, il enfla sa voix :

— Holà ! Paphnuce. S’il te souvient que tu fus mon hôte, réponds-moi. Que fais-tu là-haut ? Pourquoi y es-tu monté et pourquoi y demeures-tu ? Cette colonne a-t-elle dans ton esprit une signification phallique ?

Paphnuce, considérant que Cotta était idolâtre, ne daigna pas lui faire de réponse. Mais Flavien, son disciple, s’approcha et dit :

— Illustrissime Seigneur, ce saint homme prend les péchés du monde et guérit les maladies.

— Par Jupiter ! tu l’entends, Aristée, s’écria Cotta. Le néphélococcygien exerce, comme toi, la médecine ! Que dis-tu d’un confrère si élevé ?

Aristée secoua la tête :

— Il est possible qu’il guérisse mieux que je ne fais moi-même certaines maladies, telles, par exemple, que l’épilepsie, nommée vulgairement mal divin, bien que toutes les maladies soient également divines, car elles viennent toutes des dieux. Mais la cause de ce mal est