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SIÈGE D’ORLÉANS

enlevées depuis pour rendre le passage plus aisé aux bateaux. Une lieue à l’est d’Orléans, à la hauteur de Chécy, l’île aux Bourdons était séparée par un mince bras de la rive de Sologne et par un étroit chenal, de l’Ile-aux-Bœufs, qui étalait, vers la rive de Beauce, devant Combleux, ses herbages et ses buissons. Un bateau, s’il descendait le cours du fleuve, côtoyait ensuite les deux îles Saint-Loup, et, doublant la tour Neuve, glissait entre les deux petites îles des Martinets, à droite, et l’Ile-aux-Toiles à gauche. Puis il passait sous le Pont qui traversait, comme nous l’avons vu, une île dite en haut Motte-Saint-Antoine et en bas Motte-des-Poissonniers. Enfin, en aval des remparts, vis-à-vis de Saint-Laurent-des-Orgerils, il rencontrait les deux petites îles Biche d’Orge et Charlemagne[1].

Les faubourgs d’Orléans étaient les plus beaux du royaume. Au midi, le faubourg batelier du Portereau, avec l’église et le couvent des Augustins, s’étendait le long du fleuve, au pied des vignobles de Saint-Jean-le-Blanc qui mûrissaient le meilleur vin du pays[2]. Plus haut, sur les pentes douces conduisant au maigre plateau de Sologne, le Loiret, ses sources agitées, ses eaux limpides, ses rives ombreuses, les jardins et les

  1. Jollois, Histoire du sièye, planche 1. — Abbé Dubois, Histoire du siège, pp. 193, 199. — Boucher de Molandon, Première expédition de Jeanne d’Arc, p. 16.
  2. Symphorien Guyon, Histoire de l’église et diocèse d’Orléans, Orléans, 1647, t. I, préface. — Le Maire, Antiquités, p. 36.