Après la période de prédication, de sédition individuelle et indisciplinée, vient, pour toute secte nouvelle, la période d’organisation, de constitution en confession définie, en Église. Les sectes du schisme ne pouvaient échapper à ce besoin de toute doctrine religieuse ; la plupart n’en ont pas moins gardé quelque chose d’inachevé, d’incohérent. Soit manque de culture des dissidents, soit faute du principe même du schisme, le raskol a eu plus de peine encore que le protestantisme à se fixer et, pour ainsi dire, à se solidifier en confessions déterminées, en Églises. Il est en quelque sorte demeuré à l’état fluide.
Chez la plupart des sectes de Russie se montre une singulière faculté d’association, d’organisation pratique, jointe à une certaine difficulté d’arrêter des doctrines, de formuler une théologie. La théologie est peut-être ce qui fait le plus défaut dans beaucoup de ces sectes religieuses. Chez elles se retrouve au contraire ce qui frappe dans la commune rurale comme dans l’artel des villes, l’esprit