Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/10

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exclamations amicales, des expressions affectueuses ; puis les paroles multipliées ne venaient pas encore assez vite, tant les idées étaient promptes et pressées de s’échanger, c’étaient des confidences sur les occupations qui avaient rempli les jours précédents ; on se parlait d’un travail littéraire, d’un tableau commencé, d’une comédie en répétition, d’une grande toile portée au Louvre, ou visible à l’atelier pour quelques amis ; puis c’était un livre dont le plan était conçu, mais qui réclamait un avis éclairé, ou bien une esquisse pour laquelle on voulait un conseil judicieux ; et, au milieu de ces graves travaux, c’étaient aussi des parties de plaisir projetées, des plaisanteries, des rires insouciants, des anecdotes racontées où les bons mots de la veille stimulaient ceux du jour ; c’étaient encore des vers récités, de la musique improvisée : madame Grassini ou madame Pasta chantait ! Tout cela était plein de vie !… Hélas ! du grand esprit de Gérard qui rayonnait sur cette société intelligente, de la bonté qui y