endroit chétif, mesquin, dans une rue à moitié bâtie, et dont les rares habitations étaient occupées par un monde dont le voisinage blessait la pensée ; on eût voulu voir cette femme, que la vieillesse atteignait, entourée de quelque chose en harmonie avec les grandeurs que rappelait encore son nom. L’harmonie entre une personne et ce qui l’entoure produit une espèce de bien-être moral pour elle et pour ceux qui l’approchent, et, au contraire, une situation inquiète et troublée, comme l’était, par d’impatients créanciers, celle de la duchesse d’Abrantès, fait mal à entrevoir.
Sans doute la richesse n’est pas nécessaire à des relations où l’intelligence est le premier mérite, la gloire peut se passer de luxe ; mais il faut, pour jouir de ses plaisirs et vivre heureux dans les hauteurs de la vie, que rien ne vous en présente à chaque minute les abaissements. Puis la duchesse avait été amenée, dans les derniers temps de sa vie, à avoir recours à ses amis, ce qui les avait trop initiés à sa détresse. Plusieurs s’éloignèrent ; une teinte sombre se répandit sur ses réunions devenues peu nombreuses… Les malheurs d’argent excitent plus de répulsion que de sympathie.