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paraissait un monde tout animé du feu vivant de l’intelligence. M. de Lancy est peu connu du public, et son nom ne se rattache à aucune œuvre qui doive le porter à la connaissance de la postérité ; mais il était pourtant du nombre des êtres privilégiés qui ont de l’importance pour tout ce qui les approche, de l’influence sur tous ceux avec qui ils sont en rapport, et de l’intérêt pour tous les esprits qui savent apprécier une nature distinguée.

D’ailleurs, M. Balard de Lancy tenait aux lettres de plus d’une manière, il les cultivait, les aimait, et recevait à ses réunions du dimanche des écrivains remarquables. Il ne se passait même pas de soirée sans qu’il y fût récité quelques beaux vers anciens ou modernes.

M. de Lancy, avant d’être administrateur de la bibliothèque Sainte-Geneviève, occupa trente ans un poste important au ministère de l’intérieur. Sa carrière avait commencé dans d’autres conditions, car il faisait partie de l’aventureuse expédition de Saint-Domingue sous le Consulat. Revenu en France, présenté à madame de Staël, protégé par le prince de Talleyrand, il entra au ministère des