Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/154

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tion des modes actuelles et des modes passées ; il semblait que l’insouciance et non le calcul eût présidé à cet arrangement ; ce n’était pas comme la marquise de Talaru, portant en 1815 les modes de 89, et la coiffure avec laquelle on l’avait tant admirée le jour de sa présentation à la cour de Louis XVI ; elle croyait, en remettant chaque matin la rose aussi fraîche, le pouf en ruban aussi nouveau, la poudre aussi légère sur ses cheveux bouclés de même, que ce qui avait produit un si charmant effet autour du visage de la jeune femme le garderait de l’atteinte du temps ; qu’il n’oserait effleurer en passant ce délicieux assemblage, et croirait qu’il en était encore à son premier jour. Mais le temps, hélas ! ne se laisse pas tromper aux objets matériels. Je pus en faire l’observation quand je vis la marquise de Talaru ; on avait eu beau renouveler les accessoires dans leurs vieilles formes, le visage avait reçu l’empreinte de ce temps inexorable, dont l’activité, plus cruelle à notre époque qu’à toute autre, détruit la puissance plus vite encore que la beauté, et qui n’a trouvé sa faux inutile que contre quelques gloires impérissables !