Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/16

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but, de ces défaillances sans cause, de ces orgueils inassouvis qui ont tourmenté tant d’esprits dans notre siècle et y ont jeté tant d’agitation. Aussi, malgré les longues années écoulées, pendant lesquelles il a fallu sans cesse défendre son âme contre les impressions douloureuses, ses actions contre les calomnies et ses intérêts contre les injustices, car la vie est un combat, et, de notre temps, un combat acharné ; eh bien ! malgré tout, mon cœur garde encore ses jeunes impressions de gaieté, et s’ouvre encore aux mêmes joies qu’autrefois ! Comme dans ma première jeunesse, une amitié qui s’offre à moi excite mes joyeuses sympathies. Une idée de travail, un projet de livre, et je suis heureuse sans que les avantages du succès y soient pour rien, sans que le suffrage des autres soit nécessaire à mon plaisir ; une fleur me charme encore, un oiseau me ravit tout un jour, une conversation spirituelle m’enchante, et, quoique les rudes épreuves de la vie ne m’aient pas manqué, à vrai dire, elles ne m’ont