Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/21

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voient ce qui se passe à présent, en 1857, ont, pour ainsi dire, vécu trois fois dans trois siècles différents.

À chaque révolution, il se fait en quelques jours des changements tels, qu’un siècle paisible eût à peine suffi pour les accomplir.

Ce ne sont pas seulement les hommes au pouvoir qui changent ; ceux qui arrivent n’ont renversé les autres qu’au nom d’idées nouvelles ou du moins différentes, et, comme tout se tient dans les sociétés, œuvres des hommes, de même que dans la nature, œuvre de Dieu, la loi politique exerce son influence sur les mœurs, sur les usages et même sur les modes, à plus forte raison sur les salons, réunions de plaisir, où chacun se produit et s’exprime avec ses passions, ses principes, ses idées et ses intérêts.

Quand nous parlons de salons, il est bien entendu que ce que nous appelons un salon n’a rien de commun avec ces fêtes nombreuses où l’on entasse des gens inconnus les uns aux autres, qui ne se parlent pas, et qui sont là momentanément pour danser, pour entendre de la musique et pour montrer des toilettes plus ou moins somptueuses.