Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/218

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particulièrement naïf, crédule, frivole ; cet homme fit à soixante ans, quoi ?

Un poëme épique !!!

Ce qu’il appelait avec emphase et en donnant à toute sa figure une expression solennelle et grandiose un peu grotesque : une épopée sur Philippe-Auguste.

Il nous disait le soir, dans les salons, les vers de ce poëme ! C’était le moment de ces passagers et vifs combats des classiques et des romantiques, et leurs divisions commençaient à troubler la paix de nos réunions. Ce bon Parceval disait donc ses vers, non-seulement à ces hommes paisibles qui respectaient les grands génies des siècles passés jusque dans leurs plus faibles imitateurs, mais encore à ces esprits impatients qui se vengeaient sur les originaux de l’ennui de leurs copies. Et ce bon Parceval leur disait, à tous, ses vers ! Il en devait faire quatre-vingt mille. Car, outre son poëme sur Philippe-Auguste, il en faisait un sur Napoléon en Égypte et un sur Charlemagne.

Les romantiques firent un camp à part et fulminèrent des bulles d’excommunication contre les classiques. Et le bon Parceval disait toujours ses vers.