Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/244

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M. de Custine porta ce même esprit satirique dans quatre volumes écrits sur la Russie ; mais, cette fois, il y eut réplique et réfutation de la part du gouvernement russe, sentinelle vigilante qui a pour consigne l’honneur du pays, et, au moindre mot qui pourrait l’effleurer, crie : « On ne passe pas ! »

La Russie est une belle, jeune et grande dame un peu susceptible, comme toute grandeur d’origine récente ; sa brillante parure est neuve encore et s’embellit chaque jour ; mais, dès qu’on tente de ternir son éclat destiné à éblouir le monde, on la voit se défendre et se venger.

L’Espagne est une femme encore belle, mais déjà sur le retour, et que ses conquêtes abandonnent à son grand regret, qu’elle manifeste par cette mauvaise humeur ordinaire aux femmes qui vieillissent. On n’entend au delà des Pyrénées que disputes hargneuses qui ne lui permettent pas de faire attention aux bruits du dehors. Aussi les quatre volumes de M. de Custine, intitulés l’Espagne sous Ferdinand VII, passèrent sans soulever la moindre objection contre leur sévérité.