Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/247

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timent, toutes ces prospérités ne l’empêchaient pas d’avoir une âme inquiète et tourmentée qui ne lui laissait aucun repos, et il ne pouvait tenir en place, il semblait poussé par un inexplicable vertige qui l’arrachait à tout ce qui fait le bonheur des autres hommes.

Que de fois l’ai-je raillé de cette activité fiévreuse, et de ce qu’il connaissait moins Paris que Londres, Pétersbourg et Madrid ! Aussi me proposa-t-il un jour un voyage dans notre capitale, que je ne connaissais guère mieux que lui, et nous commençâmes par visiter le Jardin des Plantes. Ce jardin a toujours été pour ma pensée une inépuisable source d’enseignements et de rêveries. Il s’y joint maintenant pour mon cœur un pieux souvenir de reconnaissance ! Voyez cette maison qui domine tout ce beau parc et qui produit à travers les arbres un effet pittoresque et charmant. Eh bien, ce lieu réveille dans mon âme les sympathies les plus élevées, soit dans les souvenirs de ma rieuse enfance, quand tout était espoir et joie… soit dans les années plus pensives où dominent les regrets et les chagrins. Et savez-vous ce qui distingue pour moi cette habitation de toute autre,