Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/51

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ractère inspirait une véritable sympathie à ceux qui l’approchaient. Elle était même encore agréable à voir jusque dans les dernières années ; sa beauté avait vieilli, mais ne s’était pas transformée en laideur ; on la regardait avec plaisir.

Tous ses anciens amis avaient disparu, et il ne restait plus rien autour d’elle des temps heureux et brillants, quand elle s’éteignit sans maladies vers la fin de sa quatre-vingt-dixième année.

Ce fut une noble vie, remplie de travaux honorables et d’illustres amitiés ; mais, comme toutes les vies qui atteignent à la vieillesse, l’apogée de sa gloire et de ses succès était derrière elle depuis longtemps quand elle mourut en 1842.

On peut comparer ces belles existences qui se prolongent à la courbe de l’arc-en-ciel, dont les commencements sont vagues et indécis, le milieu élevé, radieux et resplendissant ; puis les vives couleurs s’affaiblissent à mesure que le demi-cercle s’abaisse, les nuances lumineuses s’effacent, les teintes sombres prennent leur place, et le tout se perd dans l’obscurité.