gnifique habitation, un parc royal et une maison splendide et élégante ; il y passait une partie de l’été, bien qu’il revînt dans le jour à Paris, préférant peindre dans son atelier de la rue Bonaparte ; de plus, toute la maison couchait à Paris le mercredi soir, car une des raisons qui firent du salon de Gérard une société admirable et exceptionnelle, c’est qu’elle se perpétua sans interruption pendant plus de trente années. On faisait le tour du monde, on restait dix ans absent, puis au retour c’était le même salon, où se retrouvaient de même les sommités de l’intelligence, et de même encore vous étiez accueillis comme si l’on vous eût vu la veille et que l’amitié n’eût pas eu de lacune.
Les réunions du lundi soir empruntaient un charme nouveau au beau lieu où l’on se réunissait. J’y dînai plusieurs fois avec l’élite de la société de Gérard, et ce furent des journées délicieuses. Rossini y chanta un soir des morceaux de son Barbier, avec une verve et un entrain qui électrisèrent tout le monde.
La vie de Gérard, comme celle de la plupart des gens d’étude, n’offre point de faits particuliers et d’événements importants. C’est une vie d’intelli-