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LA VIEILLE MAISON.


Quelle vieille maison ! Elle avait presque trois cents ans, d’après l’inscription gravée sur une poutre au milieu d’une guirlande de tulipes. Au-dessus de la porte, on lisait des vers écrits selon l’ancienne orthographe, et au-dessus de chaque fenêtre étaient sculptées des figures qui faisaient d’affreuses grimaces. Un étage s’avançait sur l’autre, et sur le toit s’étendait une gouttière terminée par une tête de dragon. La pluie devait s’écouler dans la rue par cette tête ; mais elle s’écoulait par le ventre, car la gouttière avait un trou au milieu.

Toutes les autres maisons de la rue étaient neuves et propres, ornées de grands carreaux et de murailles blanches. Elles semblaient dédaigner leur vieille voisine.

« Combien de temps encore cette baraque restera-t-elle ici ? pensaient-elles ; elle nous obstrue tout à fait la vue d’un côté. Son escalier est large comme celui d’un château, et haut comme celui