Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/234

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ser et nous procurer un bon sommeil ! disent-ils en soupirant profondément, nous te le payerions bien. Bonsoir, Ferme-l’Œil, l’argent est tout compté, près de la fenêtre. » Mais je ne fais rien pour de l’argent, ajouta le petit elfe.

— Qu’allons-nous faire cette nuit ? demanda Hialmar.

— Si tu en as envie, nous irons à une autre noce, bien différente de celle d’hier. Le grand joujou de ta sœur, qui ressemble à un homme et qu’on appelle Hermann, va se marier avec la poupée Berthe ; en outre, c’est la fête de la poupée, et ils vont recevoir de bien heureux cadeaux.

— Ah ! je connais cela, dit Hialmar. Toutes les fois que les poupées ont besoin d’habits neufs, ma sœur dit que c’est leur fête ou qu’elles vont se marier. C’est bien la centième fois que cela se fait.

— Eh bien ! ce sera la cent et unième noce ce soir, et après, il n’y aura plus rien. Aussi sera-t-elle extraordinairement belle. Regarde un peu. »

Et Hialmar dirigea ses yeux vers la table. La petite maison de carton était tout illuminée, et en dehors les soldats de plomb présentaient les armes. Les fiancés étaient assis tout pensifs — et ils avaient leurs raisons pour cela — sur le plancher, et s’appuyaient sur le pied de la table. Ferme-l’Œil, vêtu de la robe noire de la grand’mère, les