Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/244

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sauta sur la table où dormait Poucette, recouverte de sa feuille de rose.

« Quelle jolie femme pour mon fils ! » dit le crapaud.

Il prit la coque de noix et, sortant par le même carreau, il emporta la petite dans le jardin.

Là coulait un large ruisseau dont l’un des bords touchait à un marais. C’était dans ce marais qu’habitait le crapaud avec son fils. Sale et hideux, ce dernier ressemblait tout à fait à son père. « Coac ! coac ! brekke-ke-kex ! s’écria-t-il en apercevant la charmante petite fille dans la coque de noix.

— Ne parle pas si haut ! tu la réveillerais, dit le vieux crapaud. Elle pourrait encore nous échapper, car elle est légère comme le duvet du cygne. Nous allons la placer sur une large feuille de bardane au milieu du ruisseau. Elle sera là comme dans une île, et ne pourra plus se sauver. Pendant ce temps, nous préparerons, au fond du marais, la grande chambre qui vous servira de demeure. »

Puis le crapaud sauta dans l’eau pour choisir une grande feuille de bardane, retenue au bord par la tige, et il y plaça la coque de noix où dormait la petite Poucette.

Lorsque la pauvre petite, en s’éveillant le lendemain matin, vit où elle était, elle se mit à