Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/345

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Que de questions ne fit-on pas sur le merveilleux rossignol, que tout le monde connaissait, excepté toutes les personnes de la cour ?

Enfin ils rencontrèrent dans la cuisine une pauvre petite fille qui dit : « Oh mon Dieu ! je connais bien le rossignol ! Qu’il chante bien ! On m’a donné la permission de porter tous les soirs à ma pauvre mère malade ce qui reste de la table ; elle demeure là-bas près du rivage, et, lorsque je retourne chez nous, je me repose dans la forêt et j’entends chanter le rossignol. Souvent les larmes m’en viennent aux yeux, car cela me fait autant de plaisir que si ma mère m’embrassait.

— Petite cuisinière, dit l’aide de camp, je t’attacherai officiellement à la cuisine et je te donnerai la permission de regarder manger l’empereur si tu peux nous conduire auprès du rossignol, car il est invité pour aujourd’hui à la soirée de la cour. »

Ils partirent pour la forêt où le rossignol chantait d’ordinaire. Au milieu de leur marche, une vache se mit à beugler.

« Oh ! dit l’aide de camp, le voilà ! Quelle voix forte pour un si petit oiseau ! Il me semble ma foi que je l’ai déjà entendu.

— Non, ce sont les vaches qui beuglent, dit la petite cuisinière. Nous sommes encore loin. »