Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/350

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Au lieu d’un livre, il trouva un petit objet mécanique enfermé dans une boîte. C’était un rossignol artificiel qui devait imiter le rossignol vivant ; il était tout couvert de diamants, de rubis et de saphirs.

Dès qu’on eut remonté le mécanisme, il se mit à chanter un des morceaux que le véritable rossignol chantait aussi ; et en même temps on voyait remuer sa queue, sur laquelle étincelaient l’or et l’argent. Autour du cou il portait un ruban avec cette inscription : « Le rossignol de l’empereur du Japon est pauvre en comparaison de celui de l’empereur chinois. »

« C’est magnifique, » dirent tous les courtisans ; et celui qui avait apporté l’oiseau artificiel reçut le titre de grand introducteur de rossignols auprès de Sa Majesté Impériale.

« Qu’on les fasse chanter ensemble ; ce sera un superbe duo, » dit l’empereur.

Et on les fit chanter ensemble ; mais le duo n’allait pas du tout ; car le véritable rossignol chantait selon son inspiration naturelle, et l’autre obéissait au mouvement des cylindres.

« Ce n’est pas la faute de celui-ci, dit le chef d’orchestre de la cour en désignant l’oiseau artificiel ; car il chante parfaitement en mesure, et on dirait qu’il a été formé à mon école. »

On le fit donc chanter seul ; il eut autant de suc-