Page:Andersen - Contes d'Andersen, traduit par Soldi, Librairie Hachette et Cie, 1876.djvu/354

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rien. Ensuite on fit venir un horloger qui réussit en effet, après beaucoup de paroles et un long examen, à réparer l’oiseau ; mais il recommanda de le bien ménager, parce que les pivots étaient usés, et qu’il était impossible d’en introduire de neufs.

Quelle désolation ! On ne pouvait plus faire chanter l’oiseau artificiel qu’une fois par an, et cette fois même était presque de trop. Mais, à chaque séance solennelle, le chef d’orchestre fit un petit discours rempli de mots inintelligibles, où il expliquait que le chant était plus parfait que jamais, et après une telle affirmation, le chant était plus parfait que jamais.

Cinq années s’étaient écoulées ainsi, lorsque le pays fut plongé dans une profonde douleur. Les Chinois aimaient beaucoup leur empereur, mais il tomba malade et l’on disait qu’il allait mourir. Déjà on avait élu un nouvel empereur, et le peuple était assemblé sur la place. On demanda à l’aide de camp comment se trouvait le vieil empereur.

« Peuh ! » répondit-il en secouant la tête.

L’empereur était étendu pâle et froid dans son grand lit magnifique. Toute la cour le croyait mort ; chacun courait donc saluer le nouvel empereur.

Les domestiques répandirent la nouvelle par-